La technique artistique de Jean-Philippe Haure est son interprétation unique de la lumière. Son but en tant qu'artiste est d'observer et de témoigner des nombreuses facettes splendides de la vie, en particulier de la culture balinaise. De cette observation et de l'ingestion d'informations naît une réponse distincte. L'un de ses dons est son intuition, qui l'incite à prendre des décisions et le guide, étape par étape, pour créer des œuvres d'art intemporelles et magnifiques.
"Il existe une relation sensible et un équilibre entre moi et la nature, qui génère des résultats individuels. Je prépare soigneusement mon environnement de travail et je laisse la nature prendre le contrôle", déclare-t-il.
Le matériel
La technique artistique de Haure commence par la photographie. Passionné par la capture d'images d'une grande beauté, il pratique la photographie depuis plus de 30 ans. Cette méthode lui permet de faire les premiers pas dans la création des images qui prennent vie dans son imagination. Haure travaille avec différents modèles balinais. Certains de ces modèles sont recherchés intentionnellement, d'autres sont des personnages qui apparaissent par hasard dans sa vie.
Lorsque l'occasion se présente, Haure prend de nombreuses photos. Lorsque les modèles sont détendus, il conserve des moments d'innocence et de beauté. La force d'Haure est sa capacité à patienter et à attendre le moment où un aspect particulier de leur personnalité se révèle.
La photographie est le processus de compilation du matériel de recherche essentiel que Haure étudie ensuite sur son ordinateur pour découvrir les possibilités de composition.
L'abstraction
Lorsque Haure a enfin une image appropriée en tête, le processus de peinture consistant à appliquer des lavis de couleur sur le papier peut commencer. "Lorsque je vois quelque chose qui se produit organiquement et qui m'intéresse, je me concentre dessus et j'essaie de le souligner ou de le mettre en valeur. Le plus important est de ne pas le détruire", précise M. Haure.
Faire confiance au processus est une discipline qui s'apprend et qui exige une concentration sans faille - la sensibilité remarquable de Maure lui sert de guide. "Il m'arrive de vouloir imposer ma volonté à ce que je vois se dérouler sous mes yeux. Mon ego dit que je suis l'artiste, que c'est moi qui contrôle", s'exclame-t-il. "Pourtant, quand on y consent, on interfère.
Haure travaille sur une table inhabituelle qu'il a conçue et construite et qui lui permet de manipuler et d'incliner la surface du papier en trois dimensions. Cela permet aux forces naturelles de la gravité d'influencer la direction et l'écoulement du lavis au cours du processus. Les mouvements subtils de la table ont un impact sur la structure du lavis, créant des points de couleur, des coulures et des formes abstraites fascinantes.
Au cours du processus, Haure réagit intuitivement en inclinant la table pour favoriser l'écoulement du liquide. Il peut également ajouter d'autres couleurs pour améliorer les résultats esthétiques. En manipulant la table, il crée des circonstances uniques qui renforcent et nourrissent la couleur et la lumière.
L'eau au travail, le processus de lavage.
Le mariage
Lorsque Haure est satisfait du lavis de base, il commence à dessiner la composition des modèles sur le papier avec des crayons aquarellables. Travaillant sans études, il commence par esquisser les principales structures du dessin.
Il construit les petits détails et les motifs sur les vêtements, par exemple, pour créer l'ambiance et le sens du mouvement dans l'image.
Le visage du sujet est la toute dernière partie de l'image qu'il tentera de réaliser. Le défi de Haure est d'équilibrer la composition de manière à ce que tous les motifs et les visages soient cohérents.
Le processus de dessin requiert une grande patience et constitue une méthode distincte car il est réalisé sur une feuille de papier déjà remplie de couleurs et d'informations visuelles abstraites. Quelques lignes décrivant la structure du modèle détermineront sa position sur le fond coloré.
En travaillant ce contour au crayon de couleur, au pastel et à la mine de plomb, en changeant les couleurs, en ajoutant des hachures et en créant des contrastes, la figure apparaît peu à peu. Il s'agit d'un mariage délicat entre figuration et abstraction, fond et forme, réalité et émotion.
"Quel plaisir de dessiner sur une feuille de papier aussi richement colorée. Ce processus est très différent de celui qui consiste à travailler sur une feuille blanche", déclare Jean-Philippe. "Mais c'est aussi une bataille.
Parfois, la figure ne veut pas lui apparaître correctement, déformée par l'interaction avec le fond abstrait. Elle doit être corrigée, en utilisant toutes les ressources techniques de l'expérience de Haure. Parfois, cependant, la figure apparaît en quelques traits, comme si elle était déjà là à l'avance.
Satisfait de cette partie du processus, Jean-Philippe regarde, regarde et regarde encore le formulaire. Ce processus peut durer plusieurs semaines. Mais à chaque fois, il observe avec un œil nouveau. Il trouve alors une correction à apporter, un contraste à modifier ou une ligne de lumière à ajouter.
Enfin, l'équilibre est stabilisé et atteint.
Il n'y a plus d'obstacles au mariage parfait du dessin et du lavis, des couleurs et de la matière, de l'abstraction et du réalisme. Le tableau prend vie.